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Le semeur et son champ

Matthieu 13 v. 1-23 ; Marc 4 v. 1-20 ; Luc 8 v. 4-15

Dans une petite maison de pêcheurs, près du lac de Galilée, le Seigneur Jésus vient de passer quelques heures de repos. Il sort dans la rue et va s’asseoir sur un rocher près de l’eau. Il voit ses amis Pierre et André qui s’activent sur leur bateau à remonter les filets pleins de poissons qu’ils ont pêchés durant la nuit. C’est l’heure où les pêcheurs reviennent de leur travail et où les paysans partent dans les champs. On peut les voir quitter le village avec leurs sacs pleins de semences, car c’est l’époque des semailles en Palestine. Le ciel est dégagé et le vent souffle légèrement, c’est le temps idéal pour semer. Sur les hauteurs, derrière le village, on peut les voir marcher lentement dans les champs fraîchement retournés. Ils font de grands gestes avec leurs bras pour répandre au plus loin les précieuses graines.

Comme d’habitude, le Seigneur Jésus ne reste pas longtemps seul. Petit à petit des enfants viennent vers lui :

- Eh... regarde, le Seigneur Jésus est là !

- Bonjour, Seigneur Jésus !

Le Seigneur est tellement bon que les enfants n’ont pas peur de venir vers lui, certainement qu’ils ont toujours beaucoup de questions à lui poser. Quelques femmes rejoignent le groupe, elles n’hésitent pas à faire un petit crochet pour venir près du Seigneur avant de poursuivre leurs activités. Et puis, il y a aussi Pierre et André ainsi que d’autres pêcheurs qui se sont rapprochés maintenant avec leurs filets. Ils vont pouvoir ainsi les nettoyer tout en écoutant le Maître.

- Seigneur, raconte-nous une histoire !

- Apprends-nous quelque chose sur Dieu !

Le Seigneur lève les yeux et il voit qu’il y a toujours plus de gens qui se rapprochent, ils viennent de partout, comme s’ils s’étaient tous donné rendez-vous dans ce petit port de Capernaüm. Il est chaque fois touché par ces foules, oui, il va leur dire quelque chose. Il va vers ses disciples Pierre et André et il leur parle doucement.

- Allez me chercher une barque, j’en ai besoin maintenant !

- Bien, Seigneur, tout de suite !

Ceux-ci partent en courant le long de l’eau et ils reviennent bientôt sur leur bateau. Quand ils sont tout près, le Seigneur monte sur l’embarcation et se tourne vers la grande foule. De là, il peut voir tout le monde et le gens entendront beaucoup mieux sa voix. Il regarde encore par- dessus les petites maisons du village, là-bas au loin où les agriculteurs jettent la semence dans les champs. Il va alors leur raconter une histoire toute simple, quelque chose que les gens connaissent très bien. Il ne veut pas utiliser des mots compliqués, il veut que tous le comprennent, même les enfants, et toi aussi qui nous écoutes aujourd’hui.

Un jour... Un jour un peu comme aujourd’hui, un homme sort de chez lui. Il ramasse dans sa cour un sac rempli de graines qu’il attache par un bout à sa ceinture. Puis il quitte le village et se dirige vers son champ. C’est un grand champ, le paysan et sa femme l’ont soigneusement préparé les jours précédents à recevoir la semence en retournant la terre avec la houe. Il prend une large poignée de graines et commence son travail. Ses gestes sont réguliers et généreux. Comme il a beaucoup de graines cette année, il va pouvoir beaucoup semer et plus tard, beaucoup récolter, du moins c’est ce qu’il espère.

Il est bientôt au bout du premier sillon de terre, celui qui longe le chemin. Justement, quelques graines sont tombées sur le chemin. Le semeur n’y prête peut-être pas beaucoup d’attention, mais il y a un oiseau qui a tout vu et qui se réjouit ! Dans un joyeux sifflement, il se précipite sur une première graine, puis sur une deuxième, il fait tant de bruit que très vite d’autres oiseaux viennent se régaler... Il n’y a bientôt plus une seule graine sur le chemin. Le paysan continue de semer, en marchant lentement à travers son champ. C’est maintenant les toutes dernières graines de son sac qui s’envolent dans le vent. Beaucoup tombent dans la bonne terre, mais quelques-unes s’envolent jusque dans les épines au bord du champ ou dans les cailloux. Le sac est vide maintenant et l’homme, content de son travail, peut rentrer chez lui. Il rejoint son village et retrouve sa famille et ses amis. Les jours

passent et peu à peu les champs se recouvrent de petites pousses vertes qui sont encore bien fragiles, mais qui profitent de chaque goutte d’eau et de chaque rayon de soleil pour grandir. Pour chasser les oiseaux, on envoie les enfants avec leur fronde et même des tout petits qui sont déjà très habiles... Notre semeur a envoyé lui aussi ses enfants, ils aiment ces moments où ils peuvent courir derrière les oiseaux au bord des champs :

- Regarde comme le champ de papa pousse bien !

- C’est le plus beau ! Et tu as vu là-bas, dans les cailloux, comme ils sont déjà hauts, les épis ! Tu crois qu’il les a plantés exprès ?

- Non, tu sais, quand on sème un champ, il y a toujours des graines qui s’envolent partout. Tu vois ici, regarde dans ces épines, il y a aussi quelques graines qui ont germé, mais les pousses se sont déjà fait étouffer par les épines ! Ca ne peut pas marcher ! Dans les cailloux, les pousses lèvent très vite, mais comme il n’y a pas beaucoup de terre, elles n’ont presque pas de racines, alors elles vont sécher au soleil.

- C’est dommage...

- Mais regarde toutes ces pousses dans la bonne terre, bientôt elles seront pleines de grains !

- Oui, on devra alors aider papa à récolter, ça ne sera plus aussi rigolo qu’aujourd’hui !

- Allez, viens, on va rejoindre Bartimée et son grand frère !

C’est vrai que les graines ne poussent pas toutes de la même manière. Seules celles qui sont dans la bonne terre porteront beaucoup de fruit quand la saison sera venue.
Le Seigneur a déjà terminé son histoire. Les gens commencent à se disperser, il faut dire qu’à cette heure de la journée, chacun a beaucoup à faire, mais il ajoute encore d’une voix bien forte :

- Qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende !

Pierre, André et les autres disciples se tournent vers Jésus, l’air un peu étonné. C’est une jolie histoire, mais qu’est-ce que ça veut dire ?

- Pourquoi est-ce que tu leur parles avec des comparaisons ? Est-ce que tu n’aurais pas dû expliquer ton histoire ?

Le Seigneur, tout en regardant la foule qui s’éloigne, répond :

- Beaucoup parmi ces gens entendent mais n’écoutent pas et ne comprennent pas. Le prophète Esaïe l’avait annoncé, il y a déjà bien longtemps, « Ils ont bouché leurs oreilles, ils ont fermé les yeux, ils ne voulaient pas voir avec leurs yeux, entendre avec leurs oreilles, comprendre avec leur cœur. Ils ne voulaient pas changer leur vie, alors je n’ai pas pu les guérir. » Oui, les gens aiment entendre des histoires, mais ils ne sont pas tous prêts à changer de vie. Mais à vous qui êtes prêts à entendre et à comprendre, je vais vous expliquer.

Alors toi, veux-tu aussi écouter et comprendre la Parole de Dieu ?
Le Seigneur explique maintenant à ses disciples le sens de cette parabole.

- Le semeur, c’est celui qui sort de chez lui pour répandre la Parole de Dieu. Oui, comme moi je sors pour parler à la foule, le semeur sort pour semer. Celle-ci s’adresse à tous, mais elle n’est pas reçue par tous de la même manière. Les graines tombent d’abord sur le chemin. Là, ce sont les gens qui ont le cœur endurci comme la terre d’un chemin où l’on a beaucoup marché, ils ne veulent pas comprendre, alors dès que le Satan arrive, il n’a aucune peine à emporter ce qui a été semé. La parole n’a pas pu pénétrer leur cœur. Il y a aussi les graines qui tombent sur le sol plein de pierres... là, ce sont les gens qui entendent la Parole et qui la reçoivent aussitôt avec joie. Ils sont tout enthousiastes, mais ils oublient vite. Comme il n’y a pas de terre profonde, les racines ne peuvent pas pousser, la Parole n’est pas solidement ancrée en eux. Quand il y a une difficulté ou quand on les fait souffrir à cause de la Parole, ils abandonnent tout de suite. Les graines qui tombent dans les plantes épineuses représentent les gens qui entendent la Parole de Dieu, mais qui s’inquiètent pour beaucoup de choses. Ils cherchent de fausses richesses. Ces épines font de l’ombre et empêchent l’épi de se développer, de

porter du fruit. Ce sera une plante étouffée qui ne produira rien. Mais la bonne terre, celle qui a été préparée pour les semailles, représente les gens qui entendent la Parole et qui la comprennent. Ils donnent alors des fruits : les uns 100, d’autres 60, d’autres 30.

Par cette histoire, le Seigneur veut nous encourager à être comme cette bonne terre qui est prête à recevoir l’évangile, puis plus tard à donner des fruits. Une terre labourée, préparée c’est un endroit où l’on a arraché beaucoup de choses que la terre avait produites toute seule. Un peu comme le péché qui ronge notre vie. Si tu ne reconnais pas que tout ce que tu fais sans Dieu est inutile, comme ces mauvaises herbes que l’on arrache et que l’on brûle, alors tu ne peux pas porter de fruit pour Dieu.

Tu as remarqué aussi que les épis ne produisent pas tous le même nombre de graines, mais celui qui en a 30 est tout aussi précieux pour le semeur que celui qui en a 100. Oui, même si tu es encore jeune, même si tu n’as pas beaucoup de moyens, tu peux déjà faire quelque chose qui sera précieux aux yeux de Dieu. Peut-être que tu diras :

- Je n’ai pas le temps !
- Mais je suis trop petite... C’est trop difficile pour moi !
- Oui... Je veux bien, mais les copains, qu’est-ce qu’ils vont dire ?

Méfie-toi du diable. Il te donnera toujours mille excuses pour laisser la Parole de Dieu de côté. Il essayera toujours d’arracher la Parole de ton cœur. Mais tiens bon, même dans les difficultés, ne te laisse pas envahir par les soucis et par les plaisirs trompeurs et passagers que l’argent peut t’offrir... Appuie-toi sur les promesses de Dieu ! Oui, comme le dit la Bible, si tu marches dans la vérité, tu seras comme un arbre planté près d’un courant d’eau, qui donne ses fruits au bon moment et dont les feuilles restent toujours vertes.